
Lonesome cowboys
De Blondin à Trinita, en passant par Lucky Luke, ce sont les figures les plus décalées du genre qui nourrissent les deux conteurs. Rien n’est à prendre au pied de la lettre. L’univers des justiciers solitaires n’a d’intérêt que pour ce qu’il a dire sur le monde contemporain.
Inspirés autant par leurs jeux d’enfants mettant en scène cowboys et indiens, que par les grands classiques du genre au cinéma, ils mêlent dans leurs affabulations fantastiques, poétiques et absurdes leurs préoccupations d’hommes.
Le Western? Oui mais Spaghetti !
Spaghetti, ça veut dire politique.
Quand le cinéma italien ouvre les portes du western, c’est pour donner une lecture de la conquête de l’ouest : il la restitue comme un fait social où se joue la lutte des classes.
À la manière du genre revisité par le cinéma italien, il s’agit de placer le Western comme un filtre révolutionnaire pour donner à voir, non sans décalage et non sans humour, un monde où la liberté n’a plus le même visage. Des grands espaces aux villes contemporaines, des chevaux aux vélos, des santiags aux baskets… comment fait-on aujourd’hui l’expérience de la liberté.
Le mythe de l’eldorado
Des conquistadors aux pionniers du Far West, en passant par Candide, le mythe de la ville idéale nourrit les imaginaires… et les illusions.
Dénicher de l’or, se chercher un destin, où se trouver soi-même : les contes regorgent de ces figures qui entre en quête sans forcément savoir où tout cela les mènera. C’est sur ce postulat que nos deux héros vont vivre leur aventure.
Partis pour trouver Bringtown, la ville-lumière, la cité de tous les possibles, rien ne peut leur assurer d’en revenir sains et saufs.
« Toi… tu creuses ! » Parole de cowboys
Dans le western, les règles sont claires.
Il y a celui qui parle : le bavard, le prolixe, l’affabulateur. Aucune chance qu’il emporte le morceau…
Et il y a celui qui ne dit rien : le taiseux, celui qui parle au compte-goutte, et qui fait mouche à tous les coups.
Entre l’abondance et la maîtrise, entre mensonge et vérité, les deux comparses, à la fois personnage et narrateur de leur histoire, viennent troubler le jeu. Mais les choses ne finissent-elles pas toujours par rentrer dans l’ordre ? La rupture du duo n’est-elle pas prévisible ?